Le joint de dilatation, aussi appelé joint de retrait ou de fractionnement, est un élément méconnu du grand public mais pourtant primordial dans le domaine du carrelage. Dans cet article, nous vous proposons de découvrir les enjeux liés à son installation ainsi que les différents types et caractéristiques des joints de dilatation.
Pourquoi utiliser un joint de dilatation pour le carrelage ?
Lorsque l’on pose du carrelage sur une surface, il est impératif de tenir compte des mouvements inhérents aux matériaux utilisés. En effet, les variations de température peuvent provoquer des contractions ou des dilatations, parfois importantes, qui peuvent générer des problèmes d’étanchéité, entraîner des fissures ou même décoller le carrelage. Le joint de dilatation vient pallier ces problèmes en assurant une bonne répartition des mouvements et en permettant au revêtement de « respirer ».
Comment fonctionne un joint de dilatation ?
Le joint de dilatation est une séparation flexible entre deux zones de carrelage. Il s’agit généralement d’une bande de résine synthétique (polyuréthane ou élastomère). Cette bande absorbe les contraintes causées par les variations dimensionnelles et protège ainsi le carrelage et la chape contre les fissurations et les décollements. Il est donc crucial de bien dimensionner et positionner les joints de dilatation pour assurer un bon fonctionnement du revêtement.
Quand faut-il poser un joint de dilatation ?
Il est recommandé de prévoir l’installation de joints de dilatation dans plusieurs cas :
- Lors de la pose de carrelage sur une grande surface : il est conseillé de ne pas dépasser une superficie de 40 m² sans joint de dilatation (20 m² en extérieur).
- En présence de variations de température importantes (chauffage au sol, par exemple) : l’utilisation de joints de dilatation permet d’éviter des contraintes trop importantes sur le carrelage.
- Si le support présente des fissurations ou des mouvements (par exemple, lors d’une rénovation), un joint de dilatation aidera à éviter la propagation des fissures sur le nouveau carrelage.
- Dans le cas de la pose de carrelages différents ayant des coefficients de dilatation distincts.
Emplacement des joints de dilatation
Les joints de dilatation doivent être placés aux points stratégiques suivants :
- Au niveau des angles intérieurs et extérieurs des pièces, pour absorber les efforts dus aux contractions et expansions des matériaux.
- Entre le carrelage et les éléments fixes (murs, poteaux), afin de permettre un libre mouvement du revêtement à proximité des structures rigides.
- Tout au long des fissures existantes sur le support, pour éviter qu’elles ne se propagent dans le nouveau revêtement.
- En périphérie de la surface carrelée, à une distance égale ou inférieure à celle recommandée pour un joint de fractionnement (entre 8 et 16 m).
Les différents types de joints de dilatation
Il existe plusieurs types de joints de dilatation en fonction des caractéristiques du sol et du carrelage :
- Le joint dit « souple » : composé d’un matériau élastomère (silicone par exemple), il est adapté aux carrelages ayant une faible épaisseur et une bonne résistance aux mouvements. Il est également utilisé pour les supports instables ou présentant des fissurations.
- Le joint préformé en PVC ou aluminium : ce type de joint a l’avantage d’être prêt à l’emploi et de s’adapter parfaitement aux dimensions du carrelage grâce à sa forme spécifique. Les profilés en aluminium offrent une meilleure résistance mécanique, tandis que ceux en PVC sont plus économiques et faciles à poser.
- Le joint de retrait sécant : il est placé en diagonale entre deux rangées de carreaux, permettant ainsi de diviser astucieusement la surface carrelée tout en respectant les consignes de pose relatives à la surface maximale sans joint de dilatation.
La mise en oeuvre du joint de dilatation
Pour assurer une pose correcte et durable des joints de dilatation, il est important de suivre les étapes suivantes :
- Préparer le support en veillant à sa propreté, sa planéité et son adhérence.
- Positionner les profilés ou bandes résilientes aux emplacements prévus pour les joints de dilatation, en respectant l’orientation et l’espacement recommandés.
- Fixer les éléments du joint selon le mode d’emploi préconisé par le fabricant (adhésif double-face, crochets, clips, etc.).
- Poser le carrelage en veillant à ce que les joints de dilatation soient bien alignés et exemptés de colle ou de mortier, afin de permettre leur fonctionnement optimal.
- Réaliser les joints entre les carreaux et vérifier régulièrement la bonne mise en service des joints de dilatation.
Le choix du joint de dilatation carrelage et sa mise en œuvre sont donc des étapes essentielles pour garantir la durabilité et l’esthétique de votre revêtement. En prenant en compte les besoins spécifiques de votre chantier et en respectant les règles de pose, vous optimiserez ainsi les performances de votre carrelage tout en évitant les désordres liés aux mouvements des matériaux.